mardi 11 avril 2006

 

Je me gaspille


L’Autre Gars du Bac (le Sportif) : Comment est allée votre prestation ?
RMC : Un succès mitigé. Pas grave, l'objectif de faire de quoi au BEStacle est tout de même atteint.
L’Autre Gars du Bac (le Sportif) : mitigé ?
RMC : Ouin, en fait, ce n'était pas vraiment drôle mon affaire. ;)
L’Autre Gars du Bac (le Sportif) : manque de préparation
L’Autre Gars du Bac (le Sportif) : 8-)
RMC : Ouin, sûrement. Mais c'est cool. Je suis content de l'avoir fait quand même.
L’Autre Gars du Bac (le Sportif) : Oui, mais vous n'êtes pas fatigué de toujours réaliser vos objectifs à moitié
L’Autre Gars du Bac (le Sportif) : la demie-mesure ne te ressemble pas ?
L’Autre Gars du Bac (le Sportif) : Je me permets de te tutoyer
L’Autre Gars du Bac (le Sportif) : pour ce genre de remarque
RMC : Non, en fait, dans ce cas-là, j’étais vraiment inexpérimenté. Alors il s'agissait d'un premier essai.
L’Autre Gars du Bac (le Sportif) : Quand même, j'ai l'impression que vous restez dans la demie-mesure
RMC : Ça se peut.

***


Parfois – non : Souvent – je me demande où est passée ma fierté d’antan. Quand je me rappelle mes belles années à l’école primaire de Saint-Clément, où être le meilleur était important pour moi, et quand je vois à quel point je m’en balance aujourd’hui, j’ai la nausée. Que s’est-il passé? Je suis devenu lâche.

C’est tout simplement de l’oisiveté déguisée, cautionnée par le principe selon lequel « l’important, c’est de participer ». Parce qu’on peut toujours se défiler en employant ce principe si politiquement correct. L’important, en fait, ce n’est pas de participer, mais bien de donner le meilleur de soi-même. « Participer », je n’ai aucune difficulté à faire ça. Mais donner le meilleur de moi-même… ouf! ça fait longtemps!

J’ai la nausée parce que je trouve que je me gaspille.

J’ai déjà eu de l’ambition. Beaucoup plus qu’en ce moment. Je me voyais millionnaire… Mes parents se souviendront que chaque fois que je voyais une belle voiture, je disais : « J’en aurai cinq comme ça! » Aujourd’hui, ces belles illusions sont disparues, car je n’ai rien fait pour réaliser mes rêves. J’ai été, je crois, un peu rattrapé par la réalité. Ceci dit, je n’ai encore rien appris. J’ai toujours des rêves (voir mes résolutions de nouvelle année), mais je n’agis pas.

En fait, puisque je n’ai jamais vraiment agi pour réaliser mes rêves, je crois que je n’aurai été, jusqu’à présent, qu’un rêveur. Je rêve ma vie. Ça mène à quoi tout ça, hein? Ça ne mène à rien. Avoir des buts, des objectifs… voilà qui est intéressant, mais encore faut-il essayer d’y parvenir! Des objectifs, j’en ai, mais rien de trop précis. Je me suis trop conditionné à vivre dans le présent. Le passé, j’y pense encore beaucoup, mais pas autant qu’avant. C’est une bonne chose. Être nostalgique, ça ne me fait pas beaucoup avancer. Quant au futur… Je me demande quels événements ont pu faire évoluer ma pensée de manière à ce que le futur ne m’importe que peu. Aurais-je vécu une grande déception qui m’aurait fait perdre confiance dans la planification? Je ne me souviens pas. Ce qui me vient à l’esprit spontanément, c’est tout le processus de réflexion guidé par des principes d’objectivité, de rationalité. J’aime avoir une pensée qui se tient. Mais, malheureusement, il est facile de se convaincre de n’importe quoi. Il suffit de changer ses valeurs. Si je décide que l’argent est important pour moi, il sera facile de justifier des actions qui m’en font gagner davantage. Je me suis donné des valeurs, j’ai des principes. Mais correspondent-ils vraiment à ce que je suis?

Je me souviens d’un T-Shirt que ma sœur avait. Il était écrit dans le dos : « If at first you don’t succeed, lower your standards. » C’est évidemment un slogan cynique qui fait l’éloge des losers. Mais quand j’y repense, on dirait que c’est une phrase qui résume bien ma vie. Je suis passé d’une philosophie d’excellence à une philosophie de je-m’en-foutisme. Je dérive, je m’en rends bien compte. Je vais avoir besoin d’une rame bien vite, car je n’irai pas où je veux si je me laisse porter par le courant…

Comments:
Raphaël,
Je viens de découvrir un tout autre côté de toi, moins rationnel, mais plus vrai. Je dois t'avouer que c'est le premier de tes textes qui m'atteint vraiment! Tu devrais peut-être travailler sur ton côté un peu moins robot...
 
Pourtant... Pourtant. Je vois un homme qui va tranquillement franchir la trentaine dans quelques années avec la réalité qui le frappe. Il faut transformer cela en quelque chose de trillant, d'excitant.

Petit bilan: Tu es à la fin d'un Bac! C'est pas rien et ça constitue, en soi, un accomplissement que peu de gens accomplissent. Tu y as cru car ce choix était basé sur tes propres forces et ta passion de la langue. Ça me semble déjà un semblant de rêve qui se réalise!
Qu'en est-il sur d'autres plans? Voulez-vous des enfants? Voulez-vous vivre en ville ou en campagne ou entre les deux? Enfin où voulez-vous élever vos enfants? Ça rejoint vos valeurs que vous voudrez normalement leur transmettre de votre mieux. A moins que celà ne constitue pas une valeur...

Déjà il se dessine un certain sens à la vie quand on s'y arrête. Peut-être que là où vous en êtes n'est que le résultat de vos rêves de facilité, de laxisme et de confort personnel et que vous en êtes las. Vous en avez assez consommé, vous devez passer à autre chose et c'est normal. La mission est accomplie! Bravo! Maintenant, qu'est-ce qu'on fait? Où va-t-on et comment et surtout qui veut-on dans son entourage?

Bonne planification de vie!
 
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